Étienne, le régisseur, gère l’ensemble de la salle et du personnel et nous présente son équipe: au niveau de la scène, il y a un ingénieur du son, un ingénieur lumière et un assistant plateau qui s’occupe des instruments sur scène.
Il y a une personne au vestiaire, une à la billetterie et une équipe de sécurité composée de 3 à 6 personnes. Le bar emploie 2 à 4 personnes en fonction de l’affluence.
Une chef cuisinière est présente pour nourrir toute l’équipe et les artistes. Il y a également des bénévoles cuisine et catering. Les artistes ont très souvent leur propre équipe avec des ingénieurs son et lumière, un régisseur …
L’UBU a une capacité maximale de 500 personnes mais lors des concerts elle est abaissée à 350 afin que les spectateurs soient plus à l’aise et plus proches des artistes.
E.Souquet
Retour à l’UBU. Après une petite pause, le temps de se mettre à l’aise, je rencontre Etienne le régisseur sur la résidence de Florian Mona, ravie d’avoir l’occasion de discuter il me présente son métier. «En fait moi mon boulot c’est de gérer la salle de concert, la technique, le personnel, j’arrange les problèmes lors des concerts et j’accompagne les artistes dans leurs tournées.»
Effectivement Etienne participe à énormément de festivals comme la route du Rock, les Vieilles Charrues, il s'occupe des scènes aux 3 éléphants, et se fait accompagner par Olivier qui non-seulement a baigné dans la musique depuis l’enfance mais est aussi diplômé en technique à l’ESRA. «Tout ce qu’il faut pour faire ce métier c’est écouter la musique, aimer la musique. La technique, elle, s'apprend alors que l’amour de la musique est un talent !»
Etienne me montre les loges où tant de groupes, des références comme des inconnus ont passés leur temps à se préparer. Les loges sont comme ont peut se les représenter pleines d’affichettes collées aux murs témoignant du passages de certains artistes dans ces petites pièces vertes et bleues. Etienne parle de son métier, des artistes qu’il a rencontré ainsi la conversation passe par Balthazar, Juveniles, Montgomery ou encore The Cure, puis il parle de ceux qu’il va rencontrer comme Asaf Avidan et Kid A qui sont prochainement programmés à l’UBU.
C’est sur ces dernières notes qui me remplissent de jalousie pour cet homme qui exercent un métiers plus vivant et passionnant chaque jour, qu’Etienne me laisse et retourne à son travail. Régisseur, j’ai découvert ce métier de l’ombre qui se veut pourtant irremplaçable.
S. Galodé
Cette association à été crée en 1998 par 4 filles (chose assez rare dans ce métier très masculin). Leur but était de faire venir à Rennes des artistes qu’elles aimaient comme Têtes Raides ou La Tordue. Elles créent ensuite le festival des Bar’Baries à Rennes où des artistes débutants se produisent dans des cafés-concerts. De grands noms de la chanson ont été accueillis comme Thomas Fersen, Les Ogres de Barback ou encore Renan Luce et Mr Roux à leurs débuts. Au fil du temps, les concerts du festival se déroulaient de plus en plus dans des salles de concert d’où l’idée de changer de nom, ce dernier évoquant trop le côté bar ; le nom Les Embellies est donc adopté. Se développe alors l’accueil d’artiste en résidence, afin qu’ils soient plus à l’aise et mieux installés pour leurs concerts. L’artiste peut également être plus proche du public.
Revenons à l’organisation du festival et de l’association. Il faut compter 8 à 9 mois de préparations : programmation, affiches, résidences et communication. En dehors de ce temps, l’association s’occupe de concerts et de productions d’albums.
Stéphanie Cadeau, la programmatrice, est la première employée de l’association, salaire financé pendant 8 ans à 80% par l’Etat à l’aide des emplois jeunes. Un second employé a été recruté il y a peu et est dédié à la communication. Ce poste est également financé grâce aux aides de la ville de Rennes et le conseil général d’Ille et Vilaine. En effet, la ville offre beaucoup d’aide à l’association durant le festival, notamment en terme de communication avec des espaces publicitaires ou la distribution de flyers dans les bibliothèques ou les centres culturels.
Quant au choix des artistes, Stéphanie nous a confié marcher principalement au coup de coeur et privilégier les artistes faisant passer des émotions dans leurs textes et que cette émotion la touche. Elle promeut d’ailleurs désormais plus d’artistes peu connus, afin de faire découvrir des talents. L’équipe est d’ailleurs satisfaite de l’affluence,même s’il demeure une incertitude pour cette édition car une grande partie des billets se vendent au dernier moment. Les organisateurs perçoivent également à travers leurs ventes le changement d’attitude des consommateurs et notamment les achats sur le web. En effet, une part importante des billets sont depuis peu vendus sur internet. Malgré cela, le moment des dédicaces permet aux artistes de vendre quelques albums, T-shirt ou vinyles en direct. Et en dépit de la crise du disque, le public aime ces moments de proximité avec l’artiste.
E. Souquet
Derrière la sombre porte de l'UBU se cache une salle de spectacle, une SMAC, aux airs mystérieux, vivante, au son d'une mélopée envoutante où l'on distingue les battements sourds d'une batterie, le son psychédélique de l'électricité, la voix de Florian Mona et des joyeux rires d'enfants ! Et oui, il n'est que trois heures de l'après-midi, Florian Mona et ses musiciens ont donné un concert pour les CM1 et CM2 de l'école primaire de Duchesse Anne. Ils interprètent leurs chansons avec passion, pendant que les premières impressions du lieu et de l'ambiance nous pénètrent. En fait ce qui frappe dès l'arrivée c'est bien la proximité entre les artistes et les spectateurs. Une réelle relation se crée entre eux et si l'on apprécie la performance, aucun doute qu'on est inscrit aux abonnés de ce lieu qui nous fait découvrir un univers des plus décalés. Les enfants rient, chantent, tapent du pied, possédés par l'esprit d’un Jimmy Hendrix enragé sur la scène de Woodstock ou bien même d'un Ringo Star tirant sur l'hystérie de Joplin. Les éclairages jaunâtres, bleuâtres ou encore violâtres apportent de l'irréalité à l'endroit. Enfin cela c’est seulement parce que le personnel responsable de la lumière n’est pas présent aujourd’hui.
Florian Mona donne à l'endroit une dose de charme, cet artiste à la voix d’ Aaron et au style modelé façon Grandaddy, permet de prendre conscience à quel point peu d'artistes méritants sont vraiment reconnus. D'ailleurs les enfants se préparent à l'interview à qui la musique a cédé la place.
Florian Mona se prête au jeu et répond avec sérieux aux questions des petits curieux. Ces derniers s'appliquent tout autant et posent les questions qui les préoccupent : «Quand vous étiez petit est-ce que c'était votre rêve de devenir chanteur ?». Celle-ci m'a beaucoup plu car elle venait du cœur… Florian Mona a tout de suite répondu que ce n'était pas son rêve mais que la musique faisait tout de même partie de sa vie. Lorsque on l'a questionné sur ses influences il répond sans hésiter Dominique A et toujours les Grandaddy. Et lorsqu'on lui demande d'où vient son inspiration il répond : «J'ai le sentiment qu'il faut que je nourrisse mon imaginaire pour pouvoir écrire».
S. Galodé